01
Avr
2019

Rapport de Gadi, secouriste SSF, chef de la mission de secours au Mozambique.

Notre équipe est arrivée à Johannesburg en Afrique du Sud le 21 mars 2019 et nous avons retrouvé les paramedics et médecins sud-africains qui devaient participer à cette mission. Dans ce genre de mission d’urgence, SSF a un principe de base : dans la mesure du possible, chercher une collaboration avec les équipes médicales locales. C’est pourquoi nous avons pris contact avec l’ONG sud-africaine Gift of the Givers. 

Les premières infos qu’ils nous ont données paraissaient logiques : toutes les routes d’accès dans la région où le cyclone a frappé le plus fort étaient coupées. D’autre part, les villages de ces régions avaient d’énormes besoins d’aide médical d’urgence. 

Plus de 15000 personnes attendent d’être évacuées des toits des maison, des bus ou des églises.

Des centaines de milliers de personnes ont perdu leurs maisons, détruites par le cyclone. Ils manquent tous cruellement de nourriture et d’eau. Leur grande inquiétude est maintenant de subir les épidémies de cholera.

Ahmad de l’ONG Gift of the Givers nous a confirmé qu’ils avaient besoin d’aide de professionnels dans le domaine médical et que notre équipe était la bienvenue pour les aider. De plus, cette ONG bénéficiait du support de l’armée avec des hélicoptères, indispensables dans cette situation pour avoir accès aux villages coupés du monde. 

Cette collaboration avec les organisations locales a été encore une fois une excellente stratégie qui nous a permis d’agir beaucoup plus rapidement dans les villages. En effet, certaines ONG sont restées en attente quasiment une semaine dans la ville de Beira à cause de l’impossibilité d’accéder aux villages éloignés.

La cellule de crise de Gift était située à l’aéroport de la ville de Beira. Les deux premiers jours, j’ai servi de bras droit à Ahmad qui dirigeait l’opération. Pendant ce temps, notre équipe de médecins et paramedics étaient à l’hôpital de Beira (également endommagé par le cyclone) pour aider les équipes locales à soigner des centaines de blessés.

Le troisième jour, nous nous sommes dirigés vers Vilankulo qui se situe à 400 km de Beira. Nous avons emprunté un hélicoptère mis à notre disposition pour nous y rendre car les routes étaient coupées.

Dans cette ville, nous avons pu travailler dans le dispensaire qui comprend 10 chambres de soins. Nous avons installé des postes de travail et une pharmacie avec les médicaments que nous avions amenés avec nous. 

Dans un petit village nommé Istakinya, notre deuxième équipe a installé dans une infirmerie un poste de premiers soins. Nous avons également aidé les gens du village à installer 10 blocs sanitaires pour éviter les épidémies de choléra.

Avec Leny, le médecin kénian qui travaille au Mozambique, et nos 3 paramedics, des centaines de blessés ont été soignés.

Une 3 ème équipe avec notre infirmière Mara a aidé à soigner des blessés dans des petits villages que les habitants ne voulaient pas quitter, par crainte de ne pas pouvoir y retourner à cause des problèmes d’accès.

Parallèlement, nos équipes se sont chargés d’acheter, d’acheminer par hélicoptère et de distribuer de la nourriture et de l’eau pour les habitants de ces villages coupés du monde.  

Le bilan de notre action est le suivant: 

1500 blessés soignés

20 accouchements

15 tonnes de vivres distribués à la population 

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